Si vous avez voyagé l’automne dernier sur le RER D, vous n’avez sans aucun doute pas oublié les nombreux retards et suppressions de trains causés par les feuilles mortes sur les rails.
Mais comment des feuilles de quelques grammes peuvent empêcher des trains de plusieurs tonnes de circuler, voire les détériorer ?
Sincèrement, je me suis posée la question (tout comme certains d’entre vous, je pense).
En réalité, ce ne sont pas les feuilles qui gênent la circulation des trains, mais la pâte végétale qui se forme lorsque les trains roulent sur les dites feuilles humidifiées.
Cette pâte provoque une perte d’adhérence qui bloque les roues, en les usant de façon inhabituelle et entraîne l’immobilisation des rames avec, à la clé, d’importantes opérations de maintenance et donc moins de rames disponibles pour assurer le service quotidien.
Pour « stopper la casse », la SNCF a décidé d’équiper 100 trains d’anti-enrayeurs (pour les puristes : 100 rames sur les 119 Z20500 circulant sur la ligne), un système qui limite le phénomène de blocage des roues.
Ce dispositif, comparable au système ABS des voitures a déjà fait ses preuves sur le RER C. L’installation de ces anti-enrayeurs s’effectuera au technicentre du Landy (commune de St Denis) grâce à une chaîne de montage spécialement créée pour cette opération.
La première rame est entrée au technicentre du Landy le 4 juillet.
Cette rame « pilote » a été retenue 15 jours dans les ateliers et a permis de roder la chaîne de montage. Aujourd’hui, une dizaine de rame sont équipées, et le rythme va s’accélérer à partir de début septembre, pour atteindre une vitesse d’équipement de 5 rames par semaine.
Je ne vous cache pas, que ces actions de maintenance pourraient entrainer des suppressions de trains en cas d’immobilisation prolongée ou si, malheureusement, d’autres trains tombaient en panne.
Mais, cet équipement d’anti-enrayeurs est une nécessité, qui sera utile pour faire face aux conditions climatiques difficiles tout au long de l’année et pas seulement contre les feuilles mortes.
L’objectif est d’équiper 50 rames avant l’automne 2011, et de terminer cette opération pour novembre 2012.
Cet investissement d’un montant non négligeable de 20 millions d’euros, est financé à parité par le Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF) et la SNCF.
Je reviendrai vers vous à l’automne pour faire un point sur l’avancement de cette opération.
Quid des 19 rames restantes ?
Le problème ne sera pas entièrement résolu si on accouple 2 des 19 rames non équipées !
Bonjour Riva et Ver1976,
Dans l’urgence, il a été décidé d’équiper en priorité ces 100 rames. Les 19 rames restantes, nommées aussi « hybrides », nécessitent un traitement spécifique avec, au préalable, la préparation d’un dossier d’homologation. Une démarche qui demande beaucoup plus de temps.
Bonjour,
Serait-il possible d’avoir les numéros des trains équipés avec les ABS ?
N’est-il toujours pas prévu d’équiper les 19 Z20500 5 caisses courtes en ABS ? (voir commentaire ci-dessus)
Je vous en remercie par avance.
Merci pour cette communication et ce travail sur les trains.
Il faudrait surtout se poser la question de qui à la SNCF a, il y a quelques années, validé la pose des semelles de frein « composite » sur un matériel qui ne disposait pas du système anti-enrayage. Ce qui de toute évidence, et l’expérience nous l’a prouvé, est contraire aux préconisations du constructeur des rames.
Le STIF (donc le contribuable) paie 50 % de ces frais de mise à niveau des rames qui devrait en toute logique être imputable à 100 % à la SNCF.