Retrouvons nous dans ce second billet dans lequel Théo réponds de nouveau aux questions posées par nos voyageurs.
Après des questions sur les incidents vécus dans son métier, Théo répond de nouveau à vos questions concernant la procédure de signal d’alarme et vous explique comment devenir, comme lui, conducteur de trains.
Lorsque nous sommes à bord des trains de la ligne, on peut voir des « interphones utilisables sur appel du conducteur ». Nos lecteurs te demandent ce que c’est exactement et comment ils fonctionnent ?
ManuPolitain sur le blog
Ces interphones sont liés au signal d’alarme. J’en profite donc pour rappeler que le signal d’alarme n’est à utiliser que quand il y en a vraiment besoin (pas quand on oublie de descendre à sa gare par exemple), uniquement lorsqu’il y a un risque, lorsque l’arrêt du train est nécessaire, ou lorsqu’il faut prendre en charge un voyageur. Malheureusement, le signal d’alarme est souvent tiré pour faire une blague, ou par des personnes ayant oublié de descendre à leur gare. Sachez que ce n’est pas drôle puisque cela vient vraiment gêner tout le monde, et que cela a un impact parfois très important sur les trains suivants. Une simple blague peut retarder toute la ligne, avec l’effet « boule de neige » que l’on connaît. En sachant aussi que sur les trains les plus anciens, « annuler » un signal d’alarme peut demander au conducteur de se déplacer dans le train pour réarmer le système. Et cela prend du temps.
Maintenant que nous avons mis de côté une grande partie des utilisations du signal d’alarme, voilà comment ça marche : quand le signal d’alarme est tiré, le conducteur reçoit une alerte sonore et voit s’allumer un pictogramme avec une lumière rouge sur l’appareil radio du train. Certains types de trains enclenchent un début de freinage. Sur d’autres trains, cela déclenche un freinage d’urgence, sans plus d’indices en cabine. Pour nos trains des lignes D et R, on doit prendre le combiné radio pour entrer en communication avec la personne qui a tiré le signal d’alarme et comprendre ce qu’il se passe. C’est le fait de décrocher le combiné en cabine qui établit la communication. Voilà pourquoi il est parfois précisé que l’interphone est utilisable « sur appel du conducteur ». Il est donc primordial, quand on tire le signal d’alarme, de rester à côté, pour pouvoir dire ce qu’il se passe au conducteur, pour qu’on puisse gérer la situation et mettre en place ce qu’il faut. Je prends un exemple très simple : s’il y a un malaise à bord alors que notre train roule, il faut nous le dire au plus tôt, pour que l’on puisse avertir les secours et déclencher toute la prise en charge nécessaire adaptée au plus vite, typiquement, à la prochaine gare rencontrée.
Merci Théo pour ces informations, dernière question et pas des moindres, comment fait-on pour devenir conducteur de trains ?
Tom Lemaitre sur Twitter
Comme pour n’importe quel métier, tout part d’une envie… et d’une offre de poste ! Il faut déjà qu’on ait besoin de conducteurs… la question tombe très bien car on en a vraiment besoin en ce moment. Le processus est en plusieurs étapes, chacune accessible après validation de la précédente. D’abord, on postule sur le site internet et une première pré-sélection est faite parmi les profils compatibles. Ensuite a lieu un premier entretien téléphonique. Après nous sommes conviés à une journée de recrutement, où l’on passe différents tests pour voir si on est logique, si on sait lire, écrire, et pour exprimer nos motivations. Viennent ensuite des tests d’aptitude physique, pour vérifier la vue, l’ouïe etc. Cela permet de voir si le candidat est en bonne santé et donc apte à tenir des postes de sécurité. Toutes ces étapes peuvent prendre plusieurs mois et sont assez sélectives. Si tout se passe bien, après une visite médicale d’embauche, on entre en formation sur l’un des 8 campus de l’Université Nationale de Formation Traction, répartis un peu partout en France. C’est une formation qui dure un an, en alternant cours en salle et pratique (terrain, simulateur). C’est assez long et surtout assez dense, il faut s’investir et être attentif. Après cette année, un examen final vient clôturer la formation et vient certifier que le candidat est désormais conducteur de trains qui pourra désormais assurer ce beau métier, à bord de son bureau avec une vue vraiment unique !
L’info en + : si vous aussi comme Théo vous souhaitez devenir conducteur de trains, voilà le lien avec les offres de poste SNCF : https://www.emploi.sncf.com/nos-offres/
Merci Théo pour ta disponibilité et pour ces explications en réponse à nos curieux lecteurs. Certains d’entre vous seront peut-être déçus de ne pas avoir vu leurs questions sélectionnées, elles . Je vous invite cependant à poser d’autres questions qui vous viennent à l’esprit en lisant ce billet et je répondrai avec Théo ou avec un manager de conducteurs (si les questions s’y prêtent davantage) ou si c’est hors de mes compétences.
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