Je vous propose de revenir sur cette nouvelle soirée fortement perturbée.
Ces derniers jours, vos trajets « retours » sont compliqués, hier soir c’est suite à un incident de signalisation à Paris Nord. Je vais tâcher de vous expliquer ce qu’il s’est passé et m’arrêter sur plusieurs remontées que vous avez pu nous faire lors de cet incident. Avant cela, je tiens à vous présenter nos excuses pour ces nouvelles difficultés. Nous sommes conscients que l’accumulation couplée aux fortes chaleurs, les rendent difficilement supportable.
UN INCIDENT DE DE SIGNALISATION À PARIS NORD SURVIENT À 18H
Il est 18h à peine passées lorsqu’on constate un problème électrique à la sortie de la gare souterraine vers le Nord de la ligne. Ce problème affecte les 2 voies de sortie de la gare. Une voie est inexploitable et l’autre voie ne peut être exploitée que partiellement, avec un écoulement de trafic très réduit.
La décision est alors prise de passer de 12 RER D à 8 trains par heure dans le tunnel partagé avec le RER B :
Cependant, les trains de la ligne B en provenance du Sud font demi-tour à Châtelet. En effet, le RER B est également touché et fait face à différents incidents par ailleurs. Avec ces retournements côté RATP, les trains du RER D ne peuvent plus circuler dans le tunnel du Châtelet, dans les 2 sens.
Suite à cela, nous décidons une rupture d’interconnexion sur le RER D, avec retournement des trains à Gare de Lyon pour le Sud de la ligne et à Gare du Nord pour le Nord de la ligne, pendant près d’une heure, entre 18h50 et 19h50. Une fois la situation relativement stabilisée et les zones proches de l’incident vérifiées, une solution est trouvée pour exploiter deux voies à Paris Nord, sans attendre la réparation de l’infrastructure : l’une pour la B et l’autre pour notre ligne. Cela veut dire que les trains alternent dans un sens puis dans l’autre, avec une réduction forte du nombre de circulations (8 trains par heure sur la B et 8 trains par heure sur la D).
Avec un trafic déjà très perturbé, la situation se complique d’autant plus. Les trains se retrouvent bloqués les uns derrière les autres, il y a donc d’importants retards, des adaptations et de nombreuses suppressions. Cela dure jusqu’à la fin de soirée et les dernières circulations.
Les agents de SNCF Réseau en charge de la maintenance des systèmes électriques sont intervenus et la situation a pu être réglée à 2h40 cette nuit. Du coup, je profite de ce billet pour vous expliquer que les difficultés de ce matin n’ont pas de lien avec celles d’hier soir. Il s’agit d’un problème sur un train travaux entraînant une restitution tardive des voies pour les circulations classiques sur le RER B entre Denfert et Châtelet qui a nécessité une interruption des circulations sur les deux lignes.
RETOUR SUR VOS TWEETS PENDANT L’INCIDENT
Je vais revenir ici sur plusieurs points que vous avez abordé pendant l’incident, notamment en mentionnant le fil Twitter de la ligne @RERD_SNCF, et qui me paraissent importants de traiter. Pendant un incident, nous n’avons pas forcément le temps de répondre à tout le monde parce que d’abord il y a énormément de sollicitations et ensuite parce que Lise, la CM info trafic présente à vos côtés à ce moment-là doit rester attentive aux annonces en salle afin de mettre à jour les informations au gré des évolutions.
L’INFORMATION VOYAGEURS avec trois sujets soulevés :
- Le premier concerne le push de l’application SNCF Connect (application téléchargeable gratuitement) qui parlait de ralentissements alors que c’était interrompu. L’information a évolué au gré de l’incident. Si au début les circulations avaient l’air interrompues, elles ne l’étaient pas. En effet, des trains continuaient de passer mais de façon très espacée. En revanche, dès que le trafic a été interrompu dans le tunnel, l’information a été mise à jour.
- Le deuxième pointe des annonces parlant de trafic perturbé jusqu’à 23h pour dire juste après que la circulation reprend. Il y a effectivement eu des soucis à ce niveau. Notamment parce qu’au début, nous pensions pouvoir maintenir un trafic entre le nord et le sud, quel que soit le sens. Il arrive que lorsque la situation évolue, nous ayons un temps d’adaptation et donc une information pas tout à fait claire. Nous le regrettons et les équipes font de leur mieux.
- Le troisième est lié aux trains avec les systèmes d’information voyageurs embarqués (SIVE). Il semble qu’il y ait eu plusieurs trains sans girouettequi est l’écran situé au-dessus de la cabine de conduite qui affiche le CODE mission composé de 4 lettres qui permet, pour les plus aguerris, de connaitre en un clin d’œil la destination du train. De même des SIVE, système d’information voyageurs embarqué, étaient hors service. Ces écrans permettent de faire défiler l’information, à bord du train, avec la destination mais aussi les gares desservies. Ce point a été partagé mais il nous faut un maximum d’informations avec à minima : l’heure, la gare et le quai où vous avez constaté ce défaut. Idéalement, le n° de la voiture concernée (pour les SIVE défaillants) et le n° de rame (pour les girouettes hors service). Faute de quoi, il sera difficile de retrouver le train.
LA GESTION DE L’INCIDENT avec deux points mis en exergue :
- Pourquoi un déséquilibre entre Melun & Corbeil ? Vous nous avez signifié que pendant près d’une heure, il n’y a pas eu de trains pour Melun alors qu’il y en avait pour l’autre branche. Il faut noter qu’avec les horaires d’été et les travaux à Paris Gare de Lyon et l’impossibilité de faire circuler les trains dits dérogataires (les missions ZICO), la fréquence est déjà réduite sur cette branche (en soirée, 2 trains vers Corbeil vs. 1 vers Melun). Ensuite, il a fallu jongler, d’une certaine façon, avec les trains et les endroits où ils devaient finir la journée. Ce n’est pas si simple car les trains ce n’est pas qu’un trajet, c’est une programmation permanente avec des visites en centre de maintenance régulières. Nous avons cependant conscience que ce n’est pas l’idéal puisque cela ajoute une attente supplémentaire.
- Pourquoi ne pas mettre fin définitivement à l’interconnexion sur le RER D, y compris lorsqu’il n’y a pas d’incident ? Cette question revient souvent, notamment lorsqu’il y a une propagation d’incident du nord vers le sud ou inversement. La question est logique MAIS je vous rappelle qu’un train qui traverse Paris c’est maximum 2 minutes à quai quand il en faut 15 minimum pour faire un retournement. Si vous faites le calcul vous comprendrez que c’est jusqu’à 6 trains en moins. Avec une situation où la moindre suppression en heure de pointe peut engendrer un report conséquent et des conditions de voyages très difficiles, ce n’est pas envisageable pour l’instant. De plus, l’interconnexion est utilisée par plus de 1 voyageur sur 4 de la ligne, soit plus de 40 millions de voyageurs par an.
Une nouvelle fois, nous vous présentons nos excuses pour la gêne occasionnée. Je reste bien entendu disponible si vous avez des questions ou remarques. J’espère que la situation vécue ces derniers jours va se calmer et qu’on ne fera pas de nouveau face à des incidents avec de telles ampleurs.
Bonsoir.
Je sais que le blog est en pause, et qu’il n’y aura de suite qu’à partir du 31/08, je voudrait faire une remarque sur « mettre fin définitivement à l’interconnexion sur le RER D » lorsque vous indiquez « quand il en faut 15 minimum pour faire un retournement »
Ayant commencer à prendre le RER D bien avant l’interconnexion, je tiens à vous informer qu’il y avait en heure de pointe au moins 4 trains par heure sur la branche Melun/Gare de Lyon, et au moins 6 sur la partie Corbeil/Gare de Lyon, ce qui fait quand même 10 trains par heures soit 6 minutes pour un retournement et non 15 comme indiqué, de plus à Gare de Lyon, (souterraine), il y a 4 voies, ce qui peut facilité le retournement, et maintenant, nous avons aussi les PICA qui arrive en Gare de Surface, donc, qu’il faille 15 minutes pour un retournement, pourquoi pas, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut faire circuler que 4 trains par heures…de plus, comme indiqué, en cas de rupture de connexion, il peut se passer 1 heure sans aucun train, que ce soit pour Corbeil ou pour Melun, 15 minutes d’attente d’un retournement, cela fait quand même 45 minutes d’attente en moins…
Je ne dis pas que cela est « facile » et qu’il suffit « juste de », mais, allant jusqu’à Stade de France (donc utilisant l’interconnexion), on a un temps de trajet qui s’allonge en permanence même sans incidents, (et le nouvel arrêt Grand Paris n’est pas encore là) donc je préfère un terminus gare de Lyon avec 2 changements pour rejoindre Stade de France, plutôt que d’avoir des problèmes récurrents de Nord qui bloque le trafic au Sud et de Sud qui bloque le trafic au Nord, et je ne parle pas du « partage » avec le RER B…
Encore une fois, je ne dis pas que c’est simple, mais il faut aussi avoir conscience que cette interconnexion est loin d’être une réussite, et que malgré de lourds investissements, les résultats de ponctualité ne sont absolument pas au rendez-vous.
Mais que faire !, il n’y a peut-être pas de solutions, et il faut s’habituer à cette situation avec sérénité…
Au plaisir et bon courage
Un voyageur sur 4 utilisé l’interconnexion, alors 3 trains sur 4 ne doivent pas être interconnectés.
L’interconnexion, c’est la certitude de propager mes difficultés de la ligne de bout en bout pour 4 voyageurs sur 4
Enfin, s’il faut 15 minutes pour retourner un RER, alors on peut aussi compter les mêmes 15 minutes pour les TGV. Cela libérait des quais pour les trains du quotidien.
Enfin 3 voyageurs sur 4 a la Gare de Lyon sont dans les trains du quotidien alors qu’ils ne disposent que de 1 quai sur 4
Bonjour jferet, notons tout de même que le passage entre les voies TGV & les trains du quotidiens n’est pas si aisé. Si les solutions étaient aussi simples, je pense qu’elles auraient été mises en place depuis un moment…
Après, je concède que les problèmes de cet ordre sont fortement pénalisants pour tous alors que parfois ils ne se situent pas sur le trajet des usagers. Je sais les difficultés engendrées pour prendre les transports mais aussi, et surtout, pour être sur les fils de nos lignes. Pour cela, je ne peux que compatir et tâcher de vous informer au mieux soit grâce à l’appui de mes collègues dédiés à l’info trafic, soit en faisant une mise en perspective dans ce type de billet. Ce qui est, à mon sens, important ne serait-ce que pour permettre de comprendre mais aussi de présenter nos excuses lorsqu’il s’agit d’un incident directement lié à nos emprises.
Chère Lucie,
Je vous concède effectivement ce dernier point, nous savons (tous je l’espère) que la SNCF et le Transilien essaient de faire leur mieux, que par manque d’aide étatique, la situation et le réseau a énormément souffert depuis trop longtemps. Mais maintenant tout est mis en œuvre pour changer la donne, c’est l’impression que j’ai des choses.
Nous ne nous en plaignons pas, le problème, à mon simple avis, provient du fait que les choses ne sont pas mises sur la table.
Il y a eu un immense déni de ne pas reconnaitre et partager le constat que les usagers ont, eux, bien identifié…
Nous attendons beaucoup de vous, nous vous attendons donc au tournant, cependant, la SNCF n’a jamais fait part de ses vérités envers les voyageurs et ses usagers.
Le blog, si transparent, soit-il, n’est qu’une goûte d’eau dans tout ça.
Vos voyageurs du RER D n’ont qu’une attente, et ce n’est pas celle d’être informés, car le sommes que bien trop déjà par nos propres constatations, nôtre seule attente est d’être en mesure d’arriver à l’heure et chaque jours sur nôtre lieu de travail.
Au lieu de faire des sondages sur nos habitudes de transport, faite un sondage sur nos « professions » et nos employeurs. Vous comprendrez alors en quoi arriver le plus vite sur place est un combat journalier.
Nous aurions le choix de faire autrement ? Nous l’aurions fait sans attendre…
Bonjour DpiT, que vous dire si ce n’est que j’essaie de faire preuve du maximum de transparence possible au travers de ces billets qui ont pour vocation de recontextualiser.
Malgré une maintenance accrue du réseau renforcée, vous l’avez constaté, ces dernières années, des incidents peuvent toujours survenir. Parfois c’est un simple incident que les équipes peuvent résoudre rapidement. D’autre fois c’est bien plus complexe et le réseau l’est. Par ailleurs, la densité des circulations fait que le risque augmente. C’est tout à fait logique. C’est d’ailleurs pour cela qu’on investit autant pour remettre à niveau les rails, les caténaires, la signalisation…
Tout n’est pas rose, je vous le concède sans problème maintenant je peux vous dire que nous faisons en sorte de réagir le plus vite possible afin de limiter les répercussions.