Avant de vous livrer dans un prochain billet les impressions des voyageurs « envoyés spéciaux » présents sur place, je voulais vous raconter comment j’ai vécu cette rencontre...
Pour une fois, je vais vous faire un récit de « ma découverte ». Le but est de vous livrer mes impressions sur la visite que j’ai pu mener sur le site du centre d’essais ferroviaires de Petite Forêt, avec le groupe d’envoyés spéciaux mais aussi des agents de notre ligne ou encore du RER E.
UNE JOURNÉE AU PAS DE COURSE
Il est peu avant 10h, vendredi dernier, lorsque je retrouve le petit groupe qui commence à se constituer face à la voie 18 de Paris Nord. On commence à échanger, certains visages ne me sont pas inconnus, d’autres le sont plus mais on sent de l’excitation derrière tous les masques. Les usagers arrivent un à un (ils sont 5 en tout mais j’y reviendrai).
10h52, départ du train pour Valenciennes après avoir discuté de l’organisation de la journée entre autres choses & remis des badges. C’est un peu moins de deux heures après que nous arrivons à destination… enfin à destination… Presque puisque nous devons attendre une navette qui nous mènera sur le site de Petite Forêt.
Assise non loin de David, un client de Montgeron avec qui j’étais dans le train, je découvre que Petite Forêt n’est pas un site mais une commune ou une ville, pour la petite anecdote.
Il est un peu plus de 13h lorsque nous arrivons sur le site. S’en suivent une remise d’EPI (vous savez, les équipements de protection individuelle) ainsi qu’un brief par le personnel d’Alstom et une petite collation.
« MA DÉCOUVERTE » DU RER NG
Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Vous avez sûrement déjà un peu une idée de la rame qui sera mise en service fin 2021 sur notre ligne, nos équipes et celles des constructeurs Alstom et Bombardier faisant le maximum, à la demande d’Ile-de-France Mobilités, pour tenir les dates prévues avant la crise du COVID-19. Pour mémoire, il y a déjà eu plusieurs billet traitant RER NG notamment le dernier & le fil Twitter d’Île-de-France Mobilités en parle régulièrement notamment ces derniers jours avec quelques photos de la rame aménagée :
Le futur RER d'@iledefrance se dévoile ! Découvrez les 1ères images du design intérieur. Fluide, confortable et sûr, le #RERNG est un nouveau train pensé spécifiquement pour les Franciliens ! @IDFmobilites a commandé 255 rames pour équiper les #RERD et #RERE @Actu_Transilien pic.twitter.com/xDJ61ceTRn
— IDF Mobilités (@IDFmobilites) September 18, 2020
En effet, l’Autorité Organisatrice nous a précédés pour la révélation de la rame. Normal puisque c’est Île-de-France Mobilités qui a décidé de renouveler les trains et qui les finance. Par ailleurs, notre groupe était important entre les experts et les envoyés spéciaux (clients du RER D et agents des lignes D&E). En temps de COVID-19, et donc par principe de précaution, il a été décidé de scinder les visites sur la matinée et l’après-midi pour limiter le nombre de personnes qui faisaient la visite du train en même temps.
Elle est donc face à moi, à nous devrais-je dire, sur une voie sur fosse donc légèrement au-dessus du sol. Et j’avoue que je ressens une certaine hâte à découvrir ce qui est attendu comme le train de demain dans bien des sens.
Nous escaladons quelques marches qui nous mènent aux portes d’extrémités (donc juste derrière la cabine de conduite). Et première impression, c’est large. Les portes, les plateformes, c’est large. Alors oui, le train est vide mais pour être montée sur un site de garage dans une rame actuelle vide, je peux vous dire que ce n’est pas du tout pareil.
Ensuite les experts présents nous ont raconté la conception du train. Petit aparté, nous sommes sur le site des essais ferroviaires à un jet de pierre du site d’Alstom et non loin non plus de celui de Bombardier car n’oubliez pas que les rames sont construites par un consortium entre les deux constructeurs. Le premier gère les voitures d’extrémité et donc les cabines de conduite et la première voiture où se situent les espaces UFR (pour personne en fauteuil roulant). C’est donc de plain-pied et assez large. Il y a tous les boutons nécessaires pour qu’un UFR puisse entrer en contact avec le conducteur par exemple.
Outre cet espace la première voiture s’avère très agréable avec des sièges colorés (dont le motif a été choisi en 2017 à l’issue d’une consultation des voyageurs organisée par Île-de-France Mobilités) & pas mal de ports USB pour charger son téléphone ce qui a été testé et approuvé par quelques-uns d’entre nous dont les téléphones étaient quasiment à plat. Ce qui m’a rassuré c’est qu’ils sont bien coffrés donc devraient être moins dégradés par certains clients peu respectueux que sur les rames rénovées.
On avance dans le train et on se rend compte que les plateformes sont larges (10m2), pensées pour fluidifier les circulations. Alors oui, ça n’empêchera pas certains de s’agglutiner devant les portes où autour des barres de préhension mais ça devrait permettre de mieux circuler à bord. Tout comme dans les allées entre les sièges où l’on circule facilement.
Changement de micro pour une représentante de Bombardier qui nous raconte la conception des voitures intermédiaires. Encore un point positif moi qui ne suis pas toujours rassurée quand je prends le train tard : le train est vidéo protégé mais surtout sa conception BOA (sans cloison de séparation entre les voitures) permet de mieux voir et d’éventuellement se déplacer si nécessaire.
Et là on arrive dans le vif du sujet avec les zones modulables selon l’affluence. Pour être honnête j’ai peur que tous les voyageurs ne jouent pas le jeu car certains, même pour 2 stations, chercheront à s’assoir en salle basse là où l’espace est justement le plus modulable. Ce n’est pas un reproche car ça m’arrive parfois quand je suis fatiguée. Bref, j’étais curieuse de voir comment la salle basse était conçue. En fait, c’est bien pensé, parce qu’en cas d’affluence plusieurs sièges de cette salle peuvent se relever, notamment une rangée qui longe les vitres et qui n’est donc pas perpendiculaire à ces dernières. Il faudra certainement faire de la pédagogie auprès des voyageurs. Et pour m’être assise près d’une des barres de préhension installées pour se tenir en cas de forte affluence (et donc sièges relevés) j’ai pu voir que ça passait en position malgré mon gabarit qui n’est pas des plus fins.
Autre bonne idée, le tissu est renforcé sur le dessous du strapontin, on peut donc s’y assoir même debout, enfin s’y coller et avoir un soutien. Bon j’ai trouvé les sièges un peu plus durs qu’une vieille banquette en skaï des petits gris mais ça reste agréable et surtout plus large ! À voir à l’usage mais n’étant pas lassée des sièges de Francilien ou de Region2N, je pense m’y accoutumer.
En salle haute, le point un peu gênant, ce sont les places proches des fenêtres où il faudra faire attention en se relevant. Une collègue s’est tapé la tête en se relevant trop vite. Il faut savoir c’est courant sur les trains à 2 niveaux de dernière génération où le plafond arrondi puisqu’il y a les galeries permettant la climatisation et l’éclairage. Sinon c’est toujours aussi agréable et ça donne une impression plus sympa, plus cosy, finalement on voit que c’est plus pour les trajets longs.
Au final, je jette un œil à la cabine de conduite qui me donne le sentiment d’être une enfant dans une navette spatiale. Il y a des boutons partout et ça en jette mais je ne suis pas conductrice, c’est à eux qu’il faudra demander leur avis. Je compte le faire avec nos conducteurs présents et probablement lors de la prise en main du matériel.
EN RÉSUMÉ
En résumé le mot que je retiens c’est ESPACE ! Des fenêtres aux plateformes en passant par les portes, on a une impression de fluidité quand on est dans ce train. À voir bien entendu en heure de pointe dans la vraie vie. Je suis contente d’avoir pu vivre ça, d’avoir pu le partager avec des collègues du terrain mais surtout des usagers qui l’emprunteront quotidiennement ou presque.
Autre façon de découvrir le train, le thread (série de tweet à dérouler) que j’ai réalisé le jour de la visite sur le fil @RERD_SNCF, voici le premier :
Aujourd’hui avec mon homologue @RERE_T4_SNCF nous partons en voyage… et pas n’importe lequel ! On vous laisse deviner notre destination. Un indice : futur 🚊 !
— RER D SNCF (@RERD_SNCF) September 18, 2020
Voici pour ce billet qui vous fait un résumé de ce que j’en retiens. J’aurais pu parler d’autres aspects du train mais le billet aurait été très long. Bientôt, la parole sera aux envoyés spéciaux, que je remercie au passage, et pourquoi pas aux agents. Et vous !? Que vous inspire ce train !? Avez-vous des questions !? On prendra le temps de vous informer tout au long de l’avancée du projet et cela jusqu’au lancement.
CRÉDIT PHOTOS IMAGE DE UNE – © ALSTOM / Samuel Dhote
Hello Lucie et toute l’équipe qui a eu la gentillesse d’accompagner la poignée d’envoyés spéciaux que nous sommes.
Les politesses c’est fait, passons au vif du sujet, notre futur RER NG. Ne vous attendez pas à un Régio2N amélioré pour banlieusards ou à NAT corrigé par Alsthom.
Nous avons visité l’avenir. Mon teeshirt était de circonstance d’ailleurs, car il était à l’effigie de « Retour vers le futur ».
Je voyage sur les lignes franciliennes depuis 35 ans et j’ai vu de timides améliorations, des trains relookés, des p’tits gris qui nous faisaient tant rire sortir de nos vies. Mais là, mes enfants !!! Du bonheur pour tous les voyageurs. Imaginez 160 km/h en vitesse de pointe dans un confort absolu et une clarté telle qu’en plein jour. Les sièges fixes ou relevables sont certes un peu raides, mais si on n’a pas la peau sur les os comme Lucie ou moi, on partirait dans les bras de Morphée. Heureusement que le SIV est là pour nous rappeler notre destination et la prochaine gare desservie.
J’ai bien essayé de tacler ces messieurs en jolies cravates d’Alsthom, de Bombardier et de la SNCF, pour savoir si tous les handicaps sont pris en compte. Rien n’y a fait. Ils avaient réponse à tout les bourriques. Au passage, je les remercie pour leurs patience avec mes questions lourdes comme un wagon, mais qui pour certaines paraissaient éloquentes.
Mes chers amis voyageurs, je peux vous assurer, quoi qu’en disent les râleurs, que l’avenir pour nous est sur les rails demain. 2021 nous promet de très beaux voyages et pourquoi pas comme moi vendredi dernier, de très belles rencontres.
David, votre envoyé spécial sur la branche du Val d’Yerres.
Bonsoir David ! Déjà merci pour votre enthousiasme quant à cette aventure et cela depuis le début. Nous sommes ravis de pouvoir vous montrer un peu les coulisses.
Je pense que la semaine prochaine nous serons en capacité de montrer la vidéo (avec votre t-shirt probablement légèrement flouté 😉) où nous verrons que ce que vous avez dit dans le commentaire est fidèle à vos premières impressions.
À très bientôt et merci pour ce premier commentaire ☺️
Bonjour,
Merci pour ce billet. Les premiers trains sont prévus pour fin 2021, mais savez-vous quel sera le rythme de livraison ? Combien d’années devront nous attendre pour basculer entièrement sur ces nouvelles rames ?
Merci d’avance,
Bonjour Xavier, je n’ai pas le timing précis mais ce qui est certain c’est que ça se fera sur plusieurs années. À l’instar du Regio2N sur la ligne R ou du Francilien sur la ligne H, le déploiement se fait généralement par axe donc lorsqu’un axe est équipé, on lance sur un autre axe. Ces informations seront précisées au fur & à mesure de l’avancée du projet. N’hésitez pas si vous avez d’autres questions.